JOSUÉ BÉNI
Crédit : @lou_bet

BÉNI ET RAYONNANT COMME JOSUÉ

Josué est béni ! Son sourire communicatif en témoigne : aujourd’hui, le jeune artiste venu tout droit de la Seine-et-Marne (77) est confiant et reconnaissant envers ces dernières années pleines de productivité. Artiste de la tête aux pieds, capable de dessiner ses propres tatouages comme d’écrire des textes percutants, de kicker ou de chanter sur du saxophone, Josué est plein de belles surprises. Signé chez Palace Prod depuis 2018 et chez Columbia depuis 2021, il revient sur son parcours et son nouveau projet, « BÉNI », disponible depuis le 10 septembre 2021.

Crédit : @lou_bet

La Pépite : Josué, c’est ton prénom ou c’est en référence au personnage biblique ?

C’est mon vrai prénom, ma mère m’a appelé comme ça à la naissance.

P : Ton premier EP s’appelle « AMEN » et il est sorti en décembre 2018. Ton deuxième projet s’appelle « BÉNI ». Pourquoi as-tu choisi de leur donner des noms en lien avec la religion ?

Je voulais rester dans cet univers-là, je voulais vraiment que le public comprenne mon monde. Je pense que c’est toujours mieux de créer des projets avec un fil conducteur, un thème. Le public comprend mieux. Le troisième projet pourrait très bien s’appeler « La bonne parole » ou « Confessions » par exemple !

P : La religion, ça représente une grosse place dans ta vie ?

Je crois en Dieu mais c’est la musique qui a une grosse place dans ma vie ! (Rires)

P : Apparemment, Josué est béni ! La bénédiction, c’est recevoir la protection de Dieu, c’est une grâce, une faveur qu’il accorde. Qu’est-ce que ça veut dire pour toi la bénédiction ?

Disons qu’on fait tous les choses de la bonne manière, pour avancer le plus loin possible. Ça veut dire qu’on est dans une bonne passe, qu’on rayonne. C’est un état d’esprit. 

P : Sur la cover de ton nouveau projet, réalisée par Lolie Darko, on te voit sortir de l’eau, la tête vers le ciel et les yeux fermés, comme une renaissance ou un baptême. Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?

Je sors de l’eau et je sors du lot. C’est une peinture qui fait directement référence aux peintures d’époque. Je voulais pas faire de photos, au contraire, je voulais vraiment rester dans le thème religieux. Ça représente la bénédiction ! La pochette reflète complètement le projet. 

P : Tu t’intéresses la peinture ? 

Ouais ! Je dessine depuis que je suis petit, j’en fais beaucoup. J’ai dessiné moi-même tous mes tatoos. J’ai même fait un dessin pour le premier titre de mon projet mais je sais pas encore ce que je vais en faire. En tout cas, on s’amuse ! 

TROP FAIT” de Josué, réalisé par Willy Guittard

Tu as signé chez Columbia en mars 2021, mais tu es aussi produit par le label d’A2H, Palace Prod. Dans ton projet, il y a un feat avec lui sur le titre « Béni » où vous répétez « on sera jamais les autres ».

Moi, j’aime bien dire qu’on est unique comme tout le monde. Ça veut dire que chacun est unique, mais on est un peu comme tout le monde. L’idée, c’est de dire qu’on n’est pas des suiveurs mais plus des leaders.

P : En parlant d’A2H, il me semble que c’est une figure importante pour toi et ta musique. Comment s’est faite la connexion entre vous ?

On se connaissait déjà avant que je rejoigne Palace Prod en 2018. Il vient de Melun dans le 77 et moi du Mée et il m’a contacté lorsque j’habitais encore là-bas. Il avait déjà découvert ma musique depuis un moment mais on n’a pas tout de suite travaillé ensemble. Et puis, un jour, j’ai voulu faire les choses bien, carré. Je suis reparti vers lui, je lui ai proposé qu’on lance un truc ensemble et c’était parti. Depuis, l’aventure suit son cours !

P : Qu’est-qu’il a apporté à ta musique ?

Il a apporté une certaine structure, un certain sérieux et de l’équilibre. Avant, c’était pas comme ça… Ça rappait à la volée, ça postait quand t’avais envie de poster… C’était un peu n’importe quoi et y avait pas trop de stratégie. Même si, là, on n’est pas dans la stratégie à fond mais c’est bien plus fluide comme ça.

P : Tu as collaboré avec plusieurs artistes pour la réalisation de ce projet, notamment Cinco, avec qui tu avais déjà réalisé un feat sur le titre « Les Princes ». Dans votre nouveau featuring, vous changez complètement de registre avec « TP », où vous parlez notamment des débuts dans la musique, des difficultés, des doutes. Tu commences avec la phrase percutante « Au début j’ai échoué fort, j’allais déclaré forfait, dehors faut être le plus fort ». Comment on fait pour rester « le plus fort » ?

C’est dans la tête ! Dans l’outro du projet, « Très très loin », je dis : « Dans la vie y a peu d’mecs honnêtes, j’ai dû me recentrer sur moi pour les reconnaitre ». Ça signifie que j’ai du faire le travail nécessaire pour me concentrer sur moi-même et passer au-dessus des gens qui peuvent te rabaisser ou critiquer ton art. Tant que moi j’y crois, alors c’est moi le plus fort.

P : Qu’est-ce qui t’a empêché de déclarer forfait ?

La passion. Au final, je peux pas arrêter. Je le voulais pas vraiment, disons que j’étais à la fin d’un cycle de quelque chose, j’en avais un peu marre, ça tournait un peu en rond… Mais j’ai tout cassé en rejoignant A2H et c’est bien mieux comme ça maintenant.

Le thème de ma musique, c’est la bonne parole.”

P : La vie d’artiste c’est pas non plus ce qu’il y a de plus simple et dans « 100 pressions », avec Nelick, vous faites référence à la pression qu’on subit dans la vie de tous les jours. Nelick parle d’ailleurs de la pression qu’on ressent lorsqu’on est artiste, lorsqu’il faut créer. Est-ce que toi aussi tu subis cette pression parfois ? Comment tu la gères ? 

Tout le monde l’a subi, mais c’est une bonne pression. Quand on fait un morceau, on a parfois des incertitudes et des doutes, on sait pas si c’est sérieux ou si c’est de la merde. Dans ces moments-là, je me rassure comme je peux. Mon entourage compte énormément et il me donne de bons conseils, mais au final, c’est toujours toi le maître de ce qui adviendra.

P : Est-ce que, à l’inverse, la musique est un exutoire pour les pressions extérieures à la musique ?

La musique, ça m’aide de fou. J’écris beaucoup, énormément, tout le temps ! Le soir, je peux taper des nuits blanches à écrire sur mon téléphone. C’est un peu comme mon journal intime. J’ai envie d’écrire comme j’ai envie de faire pipi. (Rires) Ça me vient comme ça et il faut que je le fasse. Le thème de ma musique, c’est la bonne parole. Donc, la plupart du temps, j’essaye d’écrire des phrases fortes qui font avancer les gens et qui marquent.

Crédit : @filetmon

P : Dans « Trop fait », tu dis « j’en ai trop fait pour renoncer au trophée ». C’est quoi le trophée ?

Le trophée, pour l’instant, c’est un disque d’or. Ça serait pas mal ça. (Rires) Step by step !

P : Dans ta musique, tu laisses aussi beaucoup de place aux instruments et au chant ! Je pense à l’outro de ta mixtape, « Très très loin », « TP », « High II »…  J’imagine que ton rapport à la musique ne se résume pas qu’au rap ?

J’écoute tout ! Après, j’aime beaucoup rapper, je fais ça depuis très longtemps. Je suis à fond dans le kickage, les openmic etc. Mais, en soit, j’ai envie de partager de la musique et pas simplement du bruit. Créer quelque chose qui glisse pendant un voyage de trois heures par exemple. Et puis, cette place laissée aux instruments et à la mélodie, ça reflète le palace ! 

P : Avec ce projet, tu nous montres un peu tout ce dont tu es capable musicalement parlant. Tu es capable de te dévoiler, d’aller dans un délire plus égo trip, de chanter, de kicker… Et tu t’adaptes à différents types de prods, des plus mélodiques aux plus sombres. Mais toi, c’est dans quoi que tu es le plus à l’aise ?

Dans absolument tout ! J’adore kicker, mais je ne pourrais pas faire que ça, tout comme je ne pourrais pas que chanter. Je n’aime pas du tout le fait de rester dans une case. Je ne peux pas créer qu’un seul même type de son. Vraiment, je m’éclate tout autant partout. Avec « Très très loin » je me suis éclaté, pareil pour « Châtiment », « 100 pressions », « TP »… C’était vraiment lourd de bosser sur tous les sons du projet et avec chacun des artistes qu’on y retrouve.

P : Pour finir, si on devait choisir juste une musique dans ce projet, c’est laquelle qui te correspondrait le plus ?

Je dirais « Très très loin », ça englobe un peu tout le projet. Ça me met dans l’état d’esprit que je suis en ce moment et dans lequel il faut être. 

“BÉNI” est disponible sur toutes les plateformes de streaming.

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