Le ciel grisâtre de Paris en guise de lanterne. Des racines qui arpentent longuement les rues du 18ème arrondissement. L’environnement est enfumé et l’esprit est nuageux. Le décor s’implante entre lumière et ombre, une part de réalité heurte une forme de fiction.
Le mojo, la libido. La force de la vie. L’essence. La vraie chose
Ces mots, empruntés au Docteur Denfer (personnage fictif de la série de films Austin Powers), qui ouvrent l’introduction de ce projet.
À l’origine, le terme “mojo” définit un pouvoir magique. Dans la culture populaire, le mojo compose une vague de réussite mélangée d’adresse qui accompagne un individu temporairement.
Jeu de dualité et décloisonnement musical
15 titres au total, 2 featurings en supplément et une 40aine de minutes au compteur. Ajoutez à cela un peu de noirceur rythmée par différentes sonorités. Une touche de haine sur fond de guitare sèche, beaucoup d’espoir et pas mal de principes. Voici les ingrédients qui parsèment l’écoute de ce Mojo.
Un flot de propositions musicales riches où l’on passe de la douceur d’une guitare/voix à la frénésie d’un beat trap qui nous entraîne dans les dédales de Paname à travers les multiples retranchements et récits de l’artiste.
Le mojo solide, le mojo moteur
De son vrai nom Sofiane, il est surnommé Sopico par ses amis qui l’avaient déjà baptisé “So“, pour ensuite rajouter “pico” désignant “le plus petit” en italien. Issu du « Paris 10 plus 7 plus 1 » comme il le dit si bien dans Ciel Bleu, quand le parisien de Marx Dormoy sort son premier projet solo en juin 2016, il était l’une des pépites de la 75e session. Également membre du DojoKlan, il était entouré d’une belle brochette d’artistes très soudés et pleins d’ambitions tels qu’1spire, Vesti, Limsa D’Aulnay, Hash24, Ormaz, Sheldon, M le maudit ou encore Népal (paix à son âme).
L’idée de mojo reflétait littéralement l’atmosphère commune de ce regroupement de rappeurs puisque le terme “mojo” définit un pouvoir magique. C’est une puissante essence que l’on retrouvait dans leurs projets respectifs. Dans la façon qu’ils avaient de se donner de la force. Dans leurs clips collectifs ou bien dans leur énergie sur scène quand ils étaient réunis.
Leur élan collectif constituait une sorte d’aura qui semblait les pousser de l’avant. Ils avançaient déterminés en meute et personne ne restaient sur le banc de touche, c’était leur force.
Le morceau “Ciel bleu“ comme étendard du Mojo. “Forteresse“, “Robotique” et “Matière” se font paisiblement une place dans le top 3. Coup de cœur pour le titre éponyme “Mojo” qui m’a beaucoup accompagné pour affronter mes longs trajets en métro dans Paris Nord sur la ligne 2 ou encore la 12.
Le projet “Mojo” de Sopico est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Retrouvez notre dernier focus sur “Une vie” de B-NØM