Mayo rappeur Stains
Mayo rappeur Stains

LE RETOUR FLAMBOYANT DE MAYO

En 2018, Mayo affirmait fièrement “Cette année, je crois que c’est mon année“.

Cette année là, sa carrière est au beau fixe et le succès sourit au rappeur.

Freiné par une incarcération, Mayo n’en perd pas pour autant sa détermination. Depuis janvier 2021, le rappeur originaire de Stains ne cesse d’enchaîner les sorties de single et entend bien remettre les pendules à l’heure : il est prêt à tout rafler.

Sa recette ? Des paroles authentiques sublimées par une mélo dont seul Mayo a le secret. Il le dit d’ailleurs lui même ; sa musique, répondant à l’appellation “Yozo Gang Music” est unique. Intriguée par cette originalité, la Pépite est partie à sa rencontre.

La Pépite (P) : Mayo, comment tu vas aujourd’hui ? 

Mayo (M) : Très bien !

P:  Aujourd’hui on se retrouve chez Universal, qu’est-ce qui a changé dans ta carrière depuis que t’as signé en label?

M : Ça a changé tout. Par exemple avant pour aller en studio c’était un peu plus compliqué, maintenant je peux y aller quand je veux, je gère comme je veux. 

P : On se voit dans un bon timing puisque tu viens de sortir ton single « CSAT » [NDLR : “CSAT” est sorti le 16 septembre]. Qu’est-ce que ça signifie ? 

M : « Ca sert à tchi ! » 

La P : Qu’est-ce qui sert à tchi d’après toi ? 

M : Les meufs, de trop parler, tout ça, ça sert à tchi… 


Mayo – CSAT

La P : Ton premier single « Allez Oust » est sorti il y a 5 ans. Il a du s’en passer des choses depuis, quel est l’événement ou les événements qui t’ont le plus marqués dans ce laps de temps ? 

M : J’ai eu un fils, ça c’était incroyable…

La P : Ça, ça sert pas à tchi ! 

M: [Rires] Nan ça c’était génial, le reste était pas important pendant tout ce temps, je ne sais pas même ce qu’il s’est passé en vrai je sais juste que j’ai eu un fils. 

La P : Est-ce que la venue de ton fils a aussi changé quelque chose dans la manière dont t’entreprends ta carrière musicale ? 

M : Non rien à voir, c’est juste que ça a changé des choses dans ma vie mais ma carrière musicale ça n’a rien à voir, c’est vraiment deux choses différentes. 

La P : En 2017 t’as sorti Marabout, c’est ce titre qui t’a révélé au grand public avec plus d’un million de vues. Tu te souviens de comment s’est passé la conception du morceau et du clip? 

M : J’me souviens que j’avais le seum parce que j’étais énervé contre quelqu’un, du coup ça a donné ça. Ensuite c’est allé vite on a fait un genre de street-clip dans le quartier parce que j’aimais bien le son. C’était cool cette époque-là !


Mayo – Marabout

P : C’est un titre que t’as sorti sur un coup de nerfs, t’avais besoin de t’exprimer sur ça ? 

M : On va dire que je venais de subir quelques aléas et je traversais une mauvaise passe, c’est pour ça que j’ai fait cette musique. 

P: « 2018 c’est mon année » tu disais ça à l’époque. Qu’est-ce que tu nous concoctes du coup pour 2021? 

M: A ce moment-là je pensais ça parce que j’étais dans un certain mood et toutes les années j’pense que c’est mon année! Comme tout le monde en vrai, on dit tous « on va tout baiser cette année ! ». 

Maintenant je suis plus trop dans cette optique-là, j’suis plus à me dire qu’on fait les choses et qu’on verra comment ça se passe…


Mayo – Cette année là

P : Tu es originaire de Stains dans le 93, quel lien entretiens-tu avec cette ville? 

M : C’est moi, c’est la base. J’ai grandi là-bas, j’ai toutes mes racines là-bas. C’est vraiment mon lieu de provenance et j’en suis trop fier. 

P : Dans risques tu dis « On fait le bif pour laisser un truc à nos fils ». C’est ça qui te motive à rapper? 

M: C’est la base mais j’pense pas que ce soit vraiment ça qui me motive à rapper parce que si c’était ça j’suis pas sûr que j’serai dans le rap ! [Rires]. Mais évidemment c’est la base de laisser un truc à ses fils ! 


Mayo – Risques

P : Tu parles aussi de malédiction dans tes sons, dans O.G tu dis « J’ai sorti le AUDI les jaloux m’ont maudit ». Comment tu définirais la malédiction, ça veut dire quoi d’être maudit ? 

M: Souvent t’es maudit parce que t’as fait un acte qu’il ne fallait pas faire et c’est suite à ça que la malédiction s’abat sur toi.

P : Quand t’es maudit tu ne peux pas t’en sortir ? 

M : Quand t’es maudit t’as la poisse, tu pues, tu peux rien faire. Tout ce que t’essayes d’entreprendre ça marche pas, les gens tu les attires pas. T’es maudit quoi ! T’es bon pour la mort. 

P : Comment on s’en débarrasse de la malédiction du coup ? 

M : C’est un travail, faut vraiment savoir où tu veux aller. Il faut capter pourquoi t’es maudit pour essayer d’enlever ce sort. Faut comprendre d’où ça vient en fait. 


Mayo – O.G

P: Pour définir ton style musical tu parles de la “Yozo Gang Music”, tu peux m’en dire deux mots ? 

M : Yozo c’est moi ! Eh là j’vais devoir expliquer toute ma vie ! [Rires]. Quand j’me suis mis à rapper, il fallait que le gang me soutienne du coup c’est devenu « Yozo Gang ». Ensuite quand j’me suis rendu compte que la musique que j’propose n’est pas la musique qu’on entend partout et qu’elle est vraiment unique, j’ai parlé de « Yozo Gang Music ». 

P : Ça veut dire quoi que ta musique est unique ? 

M : Ça veut dire que y’a que moi qui l’a fait, elle ressemble qu’à moi. 

P : C’est quoi qui la rend unique à ton avis ? 

M : J’pense que c’est surtout la manière que j’ai de chanter et d’aborder les morceaux. 

P : T’écoutais du rap quand t’étais petit ? 

M : C’était pas trop mon truc non, j’écoutais surtout ce qui trainait chez moi. C’est en grandissant à l’adolescence que j’ai commencé à écouter du rap mais à la base j’étais pas un fan de musique. À part peut-être la musique congolaise que j’entendais chez moi.

P : Tu penses que c’est quoi qui t’as donné envie de faire de la musique du coup ? 

M : J’pense c’est lié au fait que j’étais beaucoup entouré par ça. La musique congolaise et africaine, ça m’a matrixé en vérité ! Ensuite en grandissant, les délires kainry ils nous ont eu aussi. 

P : Tu penses que ton public il les ressent ces influences dont tu parles ? 

M : ll y a beaucoup de mecs qui viennent d’Afrique qui m’écoutent. Mais j’peux pas te dire si les mecs ressentent ça parce que j’me suis pas vraiment mis d’étiquette.

P : T’aimerais bien être écouté hors de France aussi ? C’est quelque chose que tu vises ? 

M : Étape par étape je dirais. Pour l’instant on est là, ensuite le bled ça suit. Si demain tu conquis la France, ton bled il suit. 

P : Ton dernier titre son « CSAT » il s’insère dans un projet futur ou bien c’est surtout des sorties spontanées pour partager ta musique avec ton public ? 

M : On enregistre donc il y aura un projet d’ici peu ! On essaye de réunir quelques morceaux et faire kiffer les gens qui nous soutiennent. 

P : En parlant d’écriture et d’enregistrement, comment il se passe pour toi le processus d’écriture ?

M : C’est surtout au studio directement que les musiques se créent. Les refrains, je les fais souvent avant. Sinon la quasi intégralité de la musique se fait au studio parce que j’trouve l’inspiration dès que j’suis au contact de la prod. 

P : T’as un petit mot pour la fin ? 

M : Ouais, “Yoski” c’est ça mon mot de fin !

P : Qu’est-ce que ça veut dire ? 

M : Les Yoski, c’est nous ! Même toi ça se trouve t’es une Yoski [Rires]. C’est les mecs qui me soutiennent et qui sont avec moi ! 

Découvrez “CSAT“, le dernier titre de Mayo

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