Euphoria. Un nom que beaucoup ont en tête depuis quelques années déjà, et pour cause, pour son premier album dévoilé le 6 octobre dernier, Krisy a pris le temps : le temps de vivre, de ressentir, d’écrire, et de revenir sur sa musique. Euphoria, c’est l’histoire de Christopher et du Jeune Julio, deux faces d’une même pièce, qui nous permet d’en apprendre un peu plus sur nous-mêmes.
L’EUPHORIE, ESSENCE DE VIE
Du grec eu- (bien, agréablement) et pherein (porter), εὐφορία ou euphoria désigne une sensation de bien-être général. L’ euphorie est bénéfique pour la confiance en soi, mais surtout, pour la conscience de soi. Pour Krisy, l’euphorie désigne ces moments de vie qui nous animent, parfois faciles, parfois difficiles, mais qui l’inspirent pour écrire. En ce sens, Euphoria n’a pas vocation à être un album léger, mais le reflet de ce que l’artiste est : un être humain avec des rêves et des envies, conscient que la vie n’est pas un long fleuve tranquille.
L’euphorie c’est la raison de mon être, guidé par le désir, chuchoté par mon âme” – euphorie
RACONTER POUR AIDER
Conçu comme un livre auditif, Euphoria se structure autour de duos interlude parlé – titre chanté. Les interludes nous immergent dans la vie de Christopher Botuli, le vrai nom de Krisy. Bien que les expériences qu’il traverse soient personnelles, ces dernières ont une portée universelle. Là où les interludes présentent l’homme, les titres qui les suivent mettent en avant l’artiste. Là où Chris fait son chemin de vie, Krisy analyse ce qu’engendre l’euphorie. D’abord l’homme donc, puis l’artiste, le tout pour offrir un album accessible grâce au storytelling.
ÊTRE OU NE PAS ÊTRE
Dans “César et son plan” , premier interlude de l’album, Krisy pose les bases de sa trame narrative. Crooner hors-pair fan de Julio Iglesias, Chris veut se faire sa place dans la musique. Sa patte, il l’a déjà : il aime parler des femmes et ne se restreint pas aux codes d’un genre musical. Malgré ça, Christopher n’a pas encore percé, et même s’il sait ce qu’il lui plaît, il a encore du mal à s’affirmer. Ainsi, lorsque apparaît le personnage de César, ce pote caricatural qui détiendrait le secret pour y arriver, le doute s’installe.
LE SECRET DE LA RÉUSSITE
Remplacer le mélodique par l’incisif, ne pas mêler poésie et egotrip, la recette du succès semble autant surfaite que clichée. Pourtant, Christopher s’interroge : Kris’Killer ne serait-il pas plus vendeur que Krisy ? Face aux convictions de son entourage, même sa conscience divague. Mais au plus profond de lui, l’artiste sent qu’il n’a pas besoin de se mettre dans une case pour réussir : débrouillardise, force de caractère et d’esprit… Chris à ce qu’il faut depuis tout petit, comme il l’explique dans “le père et le fils”.
Avant de plaire, faut se voir ; Avant de faire, faut y croire” – promis
LE JEUNE JULIO
Avant de nous replonger dans la quête de notre crooner préféré, attardons-nous un instant sur la richesse musicale d’Euphoria. Si l’éclectisme de Krisy n’est plus à démontrer, on ne peut pour autant s’empêcher de le saluer. En featuring avec Marc Lavoine sur “Lucy & les chanteurs pour dames”, l’artiste nous offre ainsi une véritable balade, à laquelle viennent s’ajouter les titres avec Lous and The Yakuza, Gospel Team et Alpha Wann, pointures dans leur style.
RENAÎTRE DE SES CENDRES
Alors que nous avions quitté un Christopher tiraillé, les choses se sont entre-temps décantées et les conseils de César semblent même avoir payé : Chris a percé. Malheureusement, ce succès tant espéré n’est pas synonyme de paix. Obsédé par son envie d’y arriver, Christopher a perdu de vue qui il était, en laissant sa famille et sa petite amie de côté . Dirigé par son ego, Chris n’est plus maître de sa vie, refusant d’écouter les appels à l’aide de ceux qu’il aime. Mais la réalité le rattrape, à quoi bon continuer de vivre sans les gens qu’il estime ? Christopher tente d’en finir, mais la vie en a décidé autrement .
J’remercie ma mère pour mon enfance ; Vouloir le buzz, ça n’a aucun sens / J’suis pas rappeur mais j’en vois en transe ; Main sur le coeur je sens délivrance” – God save my life
“Si tu t’reconnais dans mon histoire, c’est qu’tu t’es déjà fait avoir par ton Euphoria”, il est là le fin mot de l’histoire, la conclusion de ce roman d’apprentissage musical. A l’image de “Sisyphe”, dernier titre de l’album, mais surtout du personnage mythologique, la vie est une succession de pentes montantes et descendantes, qui auront parfois tendance à nous perdre, souvent à nous en apprendre davantage sur nous-même.
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Retrouvez notre dernière interview “RSKO, quand la musique fait grandir”.