Tournez délicatement la clef jusqu’à entendre un clic familier. Levez délicatement le couvercle et prélevez avec soin les 7 bijoux qui se trouvent au fond de l’écrin. Chacun d’entre eux arbore des reflets différents et pourtant tous éveillent en vous un seul sentiment : celui de la pureté des pierres présentées. Vous l’aurez compris, ces 7 bijoux sont en réalité une métaphore pour évoquer les 7 titres de “Précieux”, le premier projet de mademoiselle lou.
UNE ORFÈVRE DISCRÈTE
Baignée dans la musique dès son plus jeune âge, mademoiselle lou acquiert rapidement les bases : conservatoire, cours de comédie musicale, l’artiste navigue dans des univers musicaux variés, mais ces derniers peinent à la happer. Elle ne découvre le rap que plus tard avec SCH ou encore Booba et cette fois-ci le registre lui parle.
En 2020, la jeune femme prend son indépendance. Confinement, premier appartement, mademoiselle lou veut prendre le temps de retranscrire ce qu’elle ressent. Autodidacte, elle partage ses premières créations sur Instagram, avant de publier en octobre 2021 “Ça va”. En résulte d’autres titres, tels que “Mala”, “Solo” ou encore “Netflix & Chill”, qui lui permettent de trouver son public.
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PLACE AU BRILLANT
Avec “Précieux”, l’artiste nous offre sa carte de visite. Sa voix suave posée sur des sonorités hip-hop variées et ses paroles empreintes de sensibilité nous font voyager. Au fil des titres, mademoiselle lou déroule ses émotions qui font écho à nos propres passions et à nos désillusions.
PRÉSERVER SON UNICITÉ
Dès les premières minutes du projet, la jeune femme exprime dans “Sans nouvelles” son envie de quitter la ville, de quitter Paris :
Les journées changent pas dans cette vie là
Et j’rêve de villa, j’voudrais juste quitter la ville,
Quitter la rive, j’rêve de prendre le large
Originaire du 94, mademoiselle lou aime la capitale autant qu’elle la méprise pour une raison qui se dessine au fur et à mesure des titres. En sa qualité d’artiste féminine qui allie chant et rap, elle doit notamment faire face là-bas à des attentes et débats sur son registre :“Ils s’attendaient à m’écouter poser sur une drill/J’fais que raconter mes peines, j’voulais pas vous rendre triste” (“Loumna”). Dans une ville où la représentation est permanente, la jeune femme est angoissée et même si elle sait qui elle est : “J’ai pas trop l’ temps pour te plaire/ Ni pour ces bad bitches, j’veux le liquide, j’veux deux salaires” (“Paris”), cette énergie citadine l’épuise et rend plus difficile sa catharsis, qu’elle effectue par le biais de sa musique.
LA GESTION DU SPLEEN
Chanter pour se libérer, c’est donc la solution trouvée par mademoiselle lou pour ne pas se laisser submerger. Au côté de Booba, elle exprime les angoisses qui découlent de son statut d’artiste : “J’ai tendance à sombrer dans l’excès/Dis-moi comment faire ? J’vois pas quel est l’mal en vrai/J’fais que angoisser quand j’pense à la suite/J’fais que angoisser quand j’pense à la vie d’artiste” (“Zénith”).
cc
Comment ne pas se perdre quand on doit gérer sa carrière ? Comment ne pas se laisser submerger par la peur de l’après ? Au travers de ses interrogations personnelles, mademoiselle lou introduit des thématiques qui parlent à son public par le biais de textes et de pensées universelles.
Dans “Petit coeur” et “Pardonne-moi”, la jeune femme se confie cette fois-ci sur ses craintes personnelles, sur sa méfiance vis-à-vis des gens et sa difficulté à exprimer ce qu’elle ressent :
Pardonne-moi j’ai du mal à suivre si tu savais
J’ai pas su trouver les mots quand j’étais devant toi
Tu sais dans ma tête c’est le bordel, faut avancer sans moi
Malgré les difficultés, la jeune artiste reste combative. Elle le sait, les peurs peuvent être dépassées et certaines personnes peuvent nous aider. Dans “Paris”, elle insiste ainsi sur l’importance d’être bien entourée : ” Dis-moi si t’es loyal, si t’es vrai, si t’es solide/Si t’es de l’équipe, si t’es de l’équipe” en se remémorant la présence de son équipe sur qui elle pourra compter pour continuer de briller.
Retrouvez “Précieux” de mademoiselle lou :
Retrouvez notre dernier portrait : “Jey Brownie, mélodies sur faits divers”.